En décembre, la maison Artcurial mettra en vente la toile « Te Bourao (II) », chef d’œuvre datant de l’époque tahitienne de Paul Gauguin.
Paul Gauguin (1848-1903) eut une vie brève mais bien remplie, riche notamment de nombreux voyages. En 1891, l’artiste tente une nouvelle expérience à Tahiti, espérant pouvoir fuir la civilisation occidentale, trop artificielle à son goût. Il manifeste alors une grande curiosité pour la culture polynésienne et s’affranchit de la peinture occidentale, adoptant un style primitif et très coloré. Il peint près de 70 toiles en quelques mois, mais tombe ensuite dans la dépression. Malgré la solitude et la détresse matérielle, c’est à cette époque et sur cette île que l’homme réalise certaines de ses plus belles peintures. Des œuvres retranscrivant sa vision mystique de la vie, dont « Te Bourao (II) », qui est le nom d’un arbre sacré en Polynésie. La peinture, articulée autour de cet arbre, symbolise une nature vierge dans laquelle l’homme (ici représenté par un cavalier) ne fait que passer.
Une peinture testament
Peinte en 1897 à Tahiti, l’huile sur toile « Te Bourao (II) » est une œuvre testament synthétisant les obsessions tahitiennes de l’artiste, en proie à de nombreux tourments. Cette œuvre provient d’un cycle de neuf peintures de Gauguin réalisées à Tahiti et envoyées à Paris en 1898 dans le cadre d’une exposition à la galerie Ambroise Vollard. Parmi ces chefs-d’œuvre, figurait l’emblématique tableau « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? ». De cet ensemble, « Te Bourao (II) » est aujourd’hui le seul tableau encore en mains privées. Les huit autres ornent les murs des plus grands musées de la planète, de Boston à Saint Pétersbourg, en passant par Paris.
De 5 à 7 millions
Toujours restée en mains privées depuis l’expo de 1898, la toile « Te Bourao (II) » fut toutefois régulièrement exposée aux yeux de tous : au Fogg Art Museum de Cambridge (1936), au Museum of Art de Batlimore (1936), au Grand Palais (2003-2004) ou encore au Musée d’Orsay à Paris (2007). L’œuvre a même fait l’objet d’un prêt longue durée de dix ans au Metropolitan Museum de New York, de 2007 à 2017.
Et le tableau sera proposé pour la première fois aux enchères le mardi 3 décembre prochain à Paris, lors des Grandes ventes d’Art Impressionniste & Moderne. Les œuvres de la période tahitienne de Gauguin étant très rares et très recherchées par les collectionneurs, la toile « Te Bourao (II) » est estimée entre 5 et 7 millions d’euros.
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